Calendrier de l’avant vote du 9 juin

Ce calendrier des fausses croyances sur le fonctionnement et les missions des Services d’urgences a été élaboré par les spécialistes qui y œuvrent chaque jour, chaque nuit, pour prendre en charge toutes les personnes qui s’y présentent, en urgence vitale ou non. De quoi aider chacun et chacune à mieux comprendre ce qu’implique une telle structure, en vue de la votation du 9 juin sur l’initiative « Pour des urgences hospitalières publiques 24/24 de proximité » et sur le Contre-projet du Conseil d'Etat et du Grand Conseil. 

Semaine n°1
1er mai : « Aux Urgences de Fribourg, on poireaute toujours ! » 

Faux ! Les urgences vitales immédiates (arrêt cardiaque, étouffement, infarctus ou paralysie) n’attendent pas parce que chaque seconde compte ! L’accouchement imminent aussi. Ces urgences peuvent mobiliser plusieurs médecins et soignant-e-s, ce qui explique que l’attente des patient-e-s les moins graves (consultations relevant de la médecine générale) augmente.
Mais : en moyenne, pour tout malade, l’attente avant de voir un médecin ne dépasse pas deux heures à Fribourg. C’est plutôt performant pour un service qui prend en charge annuellement 41’000 patient-e-s. Ces délais sont des moyennes. Ils peuvent augmenter si les équipes prennent en charge une ou plusieurs urgences vitales ou si l’un des médecins intervient sur des urgences en dehors de l’hôpital (accident de la route…). Cela peut expliquer l’attente prolongée de certain-e-s d’entre vous.


2 mai : « Les urgentistes, y’en a tout un stock ! »

Intox ! La pénurie de médecins est européenne et la Suisse n’est pas épargnée.
La médecine d’urgence n’est pas la spécialité la plus prisée parce qu’elle est soumise à des contraintes (travail de nuit et de week-end, Noël, Nouvel an, …). Faute de médecins urgentistes disponibles dans le canton de Fribourg, nos Urgences doivent s’appuyer sur du recrutement venant d’autres cantons (VS, BE, VD…) ou de l’étranger (France, Allemagne, Autriche, Mexique, …). Cela a pris des années pour construire notre équipe ! 


3 mai: « On est prioritaire quand on arrive en ambulance ou en hélicoptère »

Intox ! Toutes les personnes arrivant aux Urgences sont triées par un-e infirmièr-e d’accueil et d’orientation. C’est la gravité de la maladie qui priorise le malade et non le moyen d’arrivée.
Exemple: un patient avec un traumatisme de cheville transporté par hélicoptère ou en ambulance ne sera pas prioritaire par rapport à un patient arrivant en marchant avec une douleur dans le thorax.


4 mai: « Toutes les urgences doivent passer par les Urgences ! »

Faux ! Lorsqu’on a une douleur thoracique par exemple, le réflexe doit être d’appeler le 144. Nos collègues ambulanciers ont les moyens de faire le diagnostic d’infarctus du myocarde en dehors de l’hôpital et le patient ou la patiente est transporté-e directement en cardiologie interventionnelle à l’HFR Fribourg pour y être traité-e. Cela évite le passage aux Urgences et une perte de temps. On appelle cela une filière de soins !


5 mai: « Quand j’ai un problème de santé, je dois toujours aller aux Urgences ! »

Pas forcément ! Même si les Urgences savent tout traiter, vous risquez d’attendre (un peu…) si nos équipes sont mobilisées sur des urgences vitales et que votre cas relève de la médecine générale. D’autres solutions existent : votre médecin traitant, la garde médicale, une Permanence HFR, la PMF, MedHome… Une campagne de l’Etat de Fribourg les a diffusées récemment. Voici le lien pour accéder à toutes les informations.


6 mai: « Quand on a une assurance privée on passe devant tout le monde aux Urgences »

Faux ! Les Urgences soignent toutes et tous les patient-e-s sans discrimination, quelle que soit l’assurance, les origines, la langue parlée, le genre…. C’est la gravité du problème qui détermine la priorité de passage. La détresse vitale est toujours prioritaire !


7 mai : « Quand c’est très grave, faut toujours aller aux Urgences ! »

Faux. Si c’est très grave, l’hôpital se déplace chez vous : on appelle cela le SMUR (véhicule avec tout le matériel nécessaire pour réanimer). Ce sont les mêmes médecins qui travaillent aux Urgences qui interviennent dans tout le canton de Fribourg où ils peuvent pratiquer des gestes d’anesthésie ou de réanimation sur le terrain. Ils travaillent alors en collaboration avec les équipes d’ambulanciers-ères. Une particularité à Fribourg : ces médecins sont tous des cadres expérimenté-e-s.