Deux années de formation intensive, une soutenance et une conviction intacte : soigner avec sens et humanité
Former des professionnel-le-s capables de développer une expertise clinique approfondie, de renforcer la qualité des soins et de répondre aux situations complexes du terrain : tel est l’objectif de la formation d’expert-e en soins EPD ES, qui couvre plusieurs champs de spécialisation. À l’issue de deux années exigeantes, mêlant théorie, pratique et réflexion approfondie, les étudiant-e-s sont amené-e-s à défendre un travail de diplôme ancré dans la réalité professionnelle.
Les formateur-trice-s et formateurs du Centre de formation des soins (CFS) ainsi que le public issu des lieux de formations pratiques ont salué l’engagement et le professionnalisme de la volée d’étudiant-e-s
Nous avons recueilli les propos de Kelly Gagnard, infirmière aux urgences des Établissements Hospitaliers du Nord Vaudois (eHnv) et étudiante en spécialisation en soins d’urgence, dont le parcours et le témoignage illustrent avec force le sens, les enjeux et l’impact concret de cette formation.
Il y a des soutenances qui marquent la fin d’un parcours.
Et d’autres qui signent le commencement d’un projet.
Devant un jury d’experts du CFS, Kelly Gagnard vient de soutenir son travail de diplôme traitant des protocoles de prise charge des situations d’agressions et de violences dans les Services d’urgences, clôturant ainsi deux années acharnées de spécialisation en soins d’urgence EPDS. Infirmière depuis douze ans, aux urgences de l’Établissements Hospitaliers du Nord Vaudois (eHnv) depuis 20219, elle sort transformée de cette formation, renforcée, alignée avec ce qui fait le cœur de son métier.
« Je ne suis plus la même infirmière qu’avant. »
S’engager dans cette formation, c’était accepter l’exigence : rigueur, charge de travail, remise en question permanente. Mais pour Kelly, cette intensité a surtout été source de perfectionnement et de clarté.
« Comprendre le pourquoi du comment, c’est ça, qui m’a toujours intéressée : un paramètre clinique qui change, en comprendre la raison, ce qui se passe dans le corps… comprendre ces mécanismes très pointus permet d’anticiper et d’éviter de passer à côté de quelque chose. »
Cette compréhension fine renforce la sécurité des soins, apaise les équipes et offre aux patient-e-s une prise en charge plus juste, plus sereine.
Savoir où l’on va, pourquoi on agit — et agir avec confiance.
Si son travail s’appuie sur des articles scientifiques, des études suisses et internationales, des protocoles éprouvés (notamment autour du code blanc – protocole d’alerte en situation d’agression ou de violence), Kelly n’a jamais perdu de vue l’essentiel : l’humain.
« Le relationnel a toujours été important pour moi. J’ai toujours fait preuve de d’une grande empathie une qualité qui, avec le temps et l’expérience, n’a cessé de se renforcer et de s’approfondir.»
Aux urgences, où la tension est souvent maximale, elle fait le choix de garder les patient-e-s au centre, même dans les situations les plus complexes, marquées par l’agitation, la souffrance psychologique ou la peur.
« Ma formatrice m’a dit : “On sent que ton patient devient ton combat.” Et c’est vrai. Pendant tout le temps où il est aux urgences avec moi, je le porte vraiment haut. »
L’un des messages forts de son travail déconstruit une idée reçue : non, les dispositifs comme le « code blanc » ne servent pas à contraindre, mais bien souvent à éviter la contrainte.
« Contrairement aux idées reçues, un code blanc n’a pas pour objectif d’attacher les gens. C’est justement pour éviter d’en arriver là. »
Grâce à un protocole clair, des postures adaptées, une voix posée, une désescalade précoce, une présence rassurante, il est souvent possible de transformer une situation critique en prise en charge sécurisée — pour les patient-e-s comme pour les soignant-e-s.
Kelly raconte cette patiente qui, après une situation extrêmement tendue, a pu dire simplement : « Merci, je me sens mieux, je me sens sécurisée. ». Un moment marquant. Une confirmation que le sens est là.
Kelly a à cœur de transposer concrètement son travail sur le terrain, d’améliorer sa pratique quotidienne et de contribuer à une dynamique d’équipe plus sereine et plus sécurisante. Pour elle, la formation n’est utile que si elle vit au contact des patient-e-s, au cœur des urgences.
« C’est une formation qui nous sert tous les jours. Elle nous permet d’améliorer nos prises en charge. »
Deux années intenses, une soutenance réussie et une infirmière spécialisée qui incarne pleinement ce que les soins d’urgence peuvent offrir de meilleur :
de la compétence, de la rigueur et une profonde humanité.
Quarante-cinq étudiant-e-s, toutes spécialisations confondues, ont également validé leur soutenance orale aux côtés de Kelly. Les formatrices et formateurs du Centre de formation des soins relèvent l’indéniable engagement des étudiant-e-s et saluent l’excellente qualité de leurs travaux.
Vous êtes un-e infirmier-ère diplômé-e et vous souhaitez développer vos compétences en soins aigus spécialisés ?
L'hôpital fribourgeois (HFR) propose 6 spécialisations post-diplôme dans le domaine des soins ! Vous avez ainsi la possibilité d’acquérir les connaissances scientifiques et les compétences requises pour une prise en charge de qualité dans les services concernés.