« La fibre soignante reste à vie »

Catégorie : HFR
Rédigé par Priska Rauber
Mardi 9 septembre 2025
Portrait

C’est un sacré parcours que Bernard Faglia clôt à la fin de ce mois, après plus de quarante-quatre ans d’un investissement sans faille et une vie vouée à la santé depuis ses 16 ans. Un parcours débuté à l’Hôpital de la Gruyère à Riaz en tant qu’employé d’office pour se terminer quarante-quatre ans plus tard comme infirmier-chef de département.

Bernard Faglia a toujours voulu être infirmier. Mais au terme de sa scolarité obligatoire, les conditions d’admissions au sein d’une haute école de santé ne lui permettaient pas de suivre immédiatement la formation d’infirmier. Qu’à cela ne tienne ! Il embrasse son rêve par une autre voie et atteint son objectif, qu’il a aujourd’hui largement dépassé. Ceci, grâce à une volonté de fer et des opportunités offertes par l’HFR, qu’il a su saisir.

Son parcours commence donc en 1981 à Riaz, lorsqu’il est engagé comme employé d’office à l’Hôpital de la Gruyère – comme le site se nommait à l’époque. Ses missions étaient l’intendance des chambres et des lits, la distribution des repas et des boissons aux patient-e-s. 

L’année suivante, il effectue une première formation, celle d’aide hospitalier, puis va travailler trois ans à l’Hôpital de Château-d’Œx. « J’y ai énormément appris sur le tas, mais principalement au bloc opératoire, explique Bernard Faglia. Il n’y avait qu’un aide-soignant et une infirmière instrumentiste pour assister le chirurgien pour les urgences de nuit. L’infirmière anesthésiste n’était pas toujours présente. Il fallait donc avoir les deux pieds dans les bons sabots, c’est certain, et bien suivre les indications de l’opérateur ! »

L’expérience lui confirme que c’est le travail qu’il veut faire. Un travail exigeant, combinant précision et rigueur, mais aussi un métier proche des gens, mêlant empathie et bienveillance. 

« Il fallait s’accrocher, mais je l’ai fait »
Il entreprend donc sa deuxième formation en 1985, à l’Ecole d’infirmiers-ères assistants-es. Elle lui donne accès à un poste de courte durée au bloc opératoire de l’Hôpital cantonal de Fribourg avant de l’emmener à la clinique de médecine. Là, son quotidien est difficile et dense puisqu’en tant que remplaçant « pooliste », Bernard Faglia n’a pas d’unité attribuée ni de planning de congé fixe. Il œuvre là où on a besoin de renfort immédiat. « Chaque matin, l’infirmière-cheffe me disait où j’allais passer la journée ou si je devais remplacer une nuit au pied levé. J’ai fait comme ça la connaissance de tous les services de médecine, ce qui m’a permis de développer de l’expérience professionnelle et des compétences organisationnelles ! »

Cinq ans plus tard, nouvel objectif, le voilà sur les bancs de l’Ecole d’infirmiers et infirmières en soins généraux de la Source, à Lausanne. « Une passerelle, précise-t-il. Il fallait s’accrocher, mais je l’ai fait. » Il travaille en chirurgie durant un an puis intègre le Service des soins intensifs afin d’y suivre sa quatrième formation dans la maison : celle d’infirmier spécialisé en soins intensifs et réanimation. Il enchaîne sur une formation supplémentaire d’infirmier spécialisé en anesthésie et réanimation.

Fort de son expérience, de ses diplômes et de sa vision sur l’amélioration des flux, Bernard Faglia devient infirmier-chef d’unité (ICUS) du Service d’anesthésie en 2011 avant d’être recruté pour le poste d’infirmier-chef de clinique ASUR (Anesthésie, Soins intensifs, Urgences et Permanences des sites de Riaz et de Tavel). Puis il est nommé infirmier-chef de département MEDA-PED, qui inclut les Services des urgences adultes, des soins intensifs et continus, d’anesthésie et salle de réveil ainsi que les Services des urgences pédiatriques, de pédiatrie et de néonatologie. Un poste « intense et rude » puisqu’il implique de gérer plusieurs centaines de personnes ainsi que de planifier toute l’organisation pour le bon déroulement de chacun de ces services.

« Rempli de souvenirs »
« C’est clair que diriger une équipe, c’est faire un peu le deuil de sa profession soignante, confie l’infirmier-chef. J’ai quand même passé une trentaine d’années dans les soins aigus, et la fibre soignante reste à vie. »

Après quarante-quatre ans de loyaux services, d’un investissement sans faille, Bernard Faglia quitte l’HFR avec un sentiment d’accomplissement, de fierté et de gratitude après un parcours admirable. Il n’oubliera jamais la collégialité, l’entraide, l’humanité ni la crise Covid qu’il a connu en ces murs. « Je m’en vais rempli de souvenirs et d’anecdotes ! » 

Quand l’amour s’en mêle

Figurez-vous qu’à l’HFR, Bernard Faglia a non seulement trouvé sa voie, mais aussi Catherine, une collègue du G3 qui deviendra son épouse en 1989.

Catherine a également travaillé quarante ans dans l’établissement, d’abord en médecine, puis en chirurgie et aux urgences. Evoluant dans le même milieu, ils ont réussi à concilier leur vie professionnelle et privée. Ils quittent ensemble l’hôpital fribourgeois à la fin septembre. 

Nous leur souhaitons à tous les deux le meilleur pour leur retraite !