Divertir pour mieux soigner

Le passage aux urgences pédiatriques est toujours un facteur de stress pour les enfants et pour leur famille. A cela s’ajoutent des soins parfois douloureux et souvent impressionnants. Heureusement, l’équipe médico-soignante possède toute une palette de moyens et de techniques pour diminuer la douleur et l’anxiété.
Chaque année, plus de 21’000 patientes et patients entre 0 et 15 ans sont soignés aux Urgences pédiatriques de l'HFR Fribourg – Hôpital cantonal, ouvertes 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Autant d’enfants, et de parents, qui préféreraient mille fois être ailleurs qu’en ses murs, malgré la bienveillance et le professionnalisme du personnel médico-soignant !
« L’environnement hospitalier est particulièrement stressant et impressionnant pour les jeunes patient-e-s », confie Alexandra Giller, clinicienne au Service des urgences pédiatriques de l’HFR. Il s’agit alors de porter une attention particulière aux mots, gestes et approches, afin de réduire la douleur et l’anxiété, de leur offrir les soins les plus confortables, dans une atmosphère la plus détendue possible.
Toute l’équipe est sensibilisée à l’utilisation d’un vocabulaire rassurant. On voit bien la différence d’impact entre « je vais te piquer, ça va peut-être te faire un peu mal » et « je vais te mettre un petit spaghetti dans la veine, il y aura peut-être une goutte de sauce tomate avec » ! « Et au-delà de réduire l’anxiété, l’utilisation de mots à connotation positive ont des effets bénéfiques sur la qualité des soins », précise l’infirmière.
En pédiatrie, l’équipe va aussi privilégier la surveillance, l’observation et les examens peu invasifs tout au long de la prise en charge. Le but étant d’éviter, dans la mesures du possible, des manipulations qui peuvent être désagréables pour l’enfant.
Antalgie et distraction
Quand des gestes possiblement douloureux doivent être réalisés, le personnel soignant associent alors toujours l’antalgie et la distraction. « Car l’enfant qui doit subir une prise de sang peut avoir la peau insensibilisé grâce au patch, mais aura peur quand il verra le cathéter. »
Pour diminuer l’impact d’un geste invasif, plusieurs moyens sont à disposition, comme les crèmes anesthésiantes, les sprays froids, les anti-douleurs et, lorsque c’est nécessaire, les médicaments contre l’anxiété. « Pour diminuer l’anxiété, on utilise surtout le gaz hilarant, indique Alexandra Giller. Ça les détend, ça les fait rire même, et ça nous permet de les emmener dans un monde imaginaire. »
Pour détourner l’attention, au moment de plâtrer un bras par exemple, les livres géants de distraction sont très utiles, avec l’implication des parents. « Les enfants adorent les missions, ils sont très participatifs ! » confie l’infirmière. Chez les plus âgé-e-s, le casque de réalité virtuelle est parfois utilisé pour les détendre. Cela dit, bien souvent, des chansons et des bulles de savon suffisent à adoucir le passage des enfants aux Urgences pédiatriques.
Petite immersion par ici, en vidéo, dans le Service des urgences pédiatriques et ses techniques de diversion
https://vimeo.com/1006204017/1e227bc870
Un enfant hospitalisé perd ses repères quotidiens, ses copains, ses jouets. La maladie peut prendre le pas sur l’enfance. C’est alors le moment pour différents animateurs d’intervenir.
- Les clowns de la fondation Théodora
A coup d’âneries en tous genres, les docteurs Rêves offrent des moments de distraction bienvenue aux petits patient-e-s et à leur famille, tous les jeudis après-midi. Pas seulement un divertissement d’ailleurs, ils créent un environnement favorable à la guérison, comme le souligne la fondation.
Les clowns officient également à l’HFR, les mardis matins, lorsqu’un enfant doit être opéré, un moment souvent synonyme de grand stress. Les docteurs Rêves – spécialement formé-e-s à ce programme « d’accompagnement chirurgical » – escortent alors les enfants jusqu’au au bloc opératoire, le pays des Marchands de sable, dans un lit transformé en pelleteuse ou en tapis volant. Par leur présence rassurante, aussi bien avant qu’après l’opération, les docteurs Rêves contribuent à transformer cette épreuve en un voyage magique, aidant ainsi les enfants et leurs proches à être plus détendus.
- Le Chariot magique
Une fois par semaine, un chariot bien particulier circule dans les couloirs de la Clinique de pédiatrie : le Chariot magique. Garni de livres, de crayons, de peintures, de maquillages, de déguisements, de ballons, de marionnettes, de cadeaux, de tours de magie et bien plus encore, le Chariot magique offre une parenthèse de jeux, un temps de rencontre, de partage, d’expression, de présence et d’écoute auprès de l’enfant malade et de ses parents. Le chariot est tiré par des personnes formées en soins infirmiers qui prennent sur leurs jours de congé pour apporter ces soins particuliers aux enfants hospitalisés.